Unjoli grain de beauté au-dessus de la lÚvre
Nous ne pouvons pas Ă©voquer la mode des Mouches sans parler de lâHistoire des grains de beautĂ©. AdulĂ©s, critiquĂ©s, aimĂ©s, mĂ©prisĂ©s, valorisĂ©s, les grains de beautĂ© ont orientĂ© le destin de nombreuses personnes, notamment les femmes. Cette petite tĂąche, qui pourrait pourtant paraĂźtre si insignifiante, nâĂ©tait pas vue de la mĂȘme façon chez tout le grain de beautĂ© dans le mondeEn GrĂšce Antique, oĂč la symĂ©trie et lâharmonie de toute chose est la clĂ©, le grain de beautĂ© Ă©tait mal vu. On raconte que chez les peuples Perses et Arabes, ils Ă©taient vu comme un signe de beautĂ©, ils seraient les premiers Ă avoir portĂ© la Moyen-Ăge le grain de beautĂ© diaboliqueEn France Ă lâĂ©poque mĂ©diĂ©vale, les femmes portant des grains de beautĂ© ont eu une fin tragique. LâEglise considĂ©rait ces tĂąches comme Ă©tant le point dâentrĂ©e du diable dans le corps elles Ă©taient donc assimilĂ©es Ă la sorcellerie. Les pauvres femmes qui portaient ce qui sera trois siĂšcles plus tard adulĂ©, Ă©taient traquĂ©es par les gardes du Roi et les villageois, dans le but dâĂȘtre torturĂ©es et brĂ»lĂ©es vives sur la place du village en tant que de ne pas finir au bĂ»cher, les plus courageuses sâappliquaient sur le visage une pierre ou un fer chauffĂ© pour faire disparaĂźtre ces grains de Moderne naissance de la moucheCâest ensuite au XVIIĂšme siĂšcle quâelle fera parler dâelle, plus positivement. Au moment oĂč la petite vĂ©role sĂ©vit, la mouche sera utilisĂ©e pour cacher les ravages de cette infection. Elle sera Ă©galement utilisĂ©e pour masquer les boutons, trĂšs frĂ©quents Ă cette Contemporaine la Mouche devient TĂąche Avantageuse »Suite Ă la dĂ©couverte du vaccin de la petite vĂ©role en 1796, la mouche ne sert plus Ă masquer les imperfections. Permettant de faire ressortir le teint clair du visage, recherchĂ© Ă cette Ă©poque, elle devient alors un vĂ©ritable accessoire de beautĂ©, et surtout de sĂ©duction. Câest alors lâavĂšnement de la Mouche dans la sociĂ©tĂ©, celle que lâon appellera finalement La TĂąche Avantageuse ».Comme tout effet de mode, elle disparaĂźtra Ă la fin du XVIIIĂšme siĂšcle, pour finalement rĂ©apparaĂźtre un siĂšcle plus tard, mais de maniĂšre plus vous ĂȘtes fĂ©ru de mode, peut-ĂȘtre en porterez-vous dans quelques temps đLA MOUCHE Ă SON APOGĂELa Mouche, petit morceau de taffetas, velours ou soie noir, Ă©tait plus quâun accessoire de mode, câĂ©tait un instrument de sĂ©duction, utilisĂ© parfois Ă outrance. DisposĂ© sur le visage et sur le dĂ©colletĂ©, elle reflĂ©tait la personnalitĂ© de celui ou celle qui la le rĂšgne de Louis XIVLes TĂąches Avantageuses Ă©taient portĂ©es par tous les membres de la Cour, les femmes comme les hommes mĂȘme si ces derniers avaient une utilisation plus restreinte. Le Roi de France lui-mĂȘme lâutilisait en accessoire beautĂ©. Ces dames pouvaient porter jusquâĂ 15 mouches sur le visage en mĂȘme. La consommation excessive de ces dames amĂšne mĂȘme la rĂ©flexion dâinstaurer un impĂŽt dessus, ce qui ne sera finalement pas fait. Il Ă©tait nĂ©cessaire de connaĂźtre les codes et usages afin de comprendre temps il fallait ĂȘtre un bon observateur afin de dĂ©crypter tous les messages passĂ©s đ.Sous le rĂšgne de Louis XVLa Mouche devient plus petite et plus subtile. VĂ©ritable phĂ©nomĂšne de mode, les femmes se font tailler leurs mouches dans diffĂ©rentes formes reprĂ©sentant les Ă©toiles, la lune, les animaux. Ce qui au dĂ©part devait ĂȘtre une imitation dâun grain de beautĂ©, est finalement devenu un vĂ©ritable objet dâart, nĂ©cessitant une rĂ©elle maĂźtrise pour le disposer COMMERCE⊠QUI FAIT MOUCHELes boutiques spĂ©cialisĂ©esLa Mouche, comme tout accessoire de mode digne de ce nom, se vendait en boutique. Les commerçants et crĂ©ateurs de mode ont bien entendu profitĂ© de cet Ă©lan pour se dĂ©marquer. On se bat sur la qualitĂ© et lâoriginalitĂ© des Mouches. Les boutiques vendant les tĂąches avantageuses poussent comme des petits pains dans les rues de Paris. On peut notamment Ă©voquer une boutique, situĂ©e rue de Saint Denis Ă Paris, A la perle des mouches », ouverte depuis le XVIIĂšme boĂźtes Ă mouchesTout objet prĂ©cieux se doit dâavoir un Ă©crin pour le protĂ©ger. Les boĂźtes Ă mouches sont devenues, au mĂȘme titre que leur composant, de vĂ©ritables Ćuvres dâart. Accessoire baroque par excellence, les boĂźtes Ă mouche se composaient dâun petit miroir fixĂ© sur le couvercle, afin de faciliter les rĂ©parations si une mouche tombait de forme rectangulaire et plate, parfois ovale, ces objets sont de vĂ©ritables toiles blanches sur lesquelles les artistes peuvent donner libre cours Ă leur crĂ©ativitĂ©. Or, argent, Ă©cailles, ivoire, diamants, pierres fines ces prĂ©cieux rĂ©ceptacles se devaient de reflĂ©ter la puissance de celui qui le porte. Sous Louis XIV, des scĂšnes mythologiques et le pĂšlerinage dâamour sont sculptĂ©s dessus. Sous Louis XV, des sujets gracieux entourĂ©s dâornements rocailles. Sous Louis XVI, câest le thĂšme de lâamour qui est mis en avant avec objets sont devenus si prĂ©cieux, quâils ont pris place dans la corbeille de noces offerte par le fiancĂ© Ă sa connaissez maintenant tout de la mouche đ MĂȘme si elle a connu un franc succĂšs au XVIIĂšme et XVIIIĂšme siĂšcle, lâĂšre de la Mouche nâest pas rĂ©volue, elle a simplement Ă©voluĂ©. VĂ©ritable atout sĂ©duction, on la retrouve sur le visage de grandes personnalitĂ©s qui cherchent Ă se distinguer. Et câest gĂ©nĂ©ralement trĂšs rĂ©ussi !e
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